Dans les facs, les labos, les services : le 19 mars, en grève pour nos salaires, nos conditions de travail et le service public !

40% ! C’est la part des personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui a touché en fin d’année dernière la prime “pouvoir d’achat” de Guérini, énième exemple de la paupérisation qui s’installe dans l’ESR parmi les personnels administratifs et techniques des universités et des organismes de recherche qui sont parmi les plus mal payé·es de la fonction publique !

=> Rdv pour une AG à 11h mardi 19 mars en salle B706 à Tolbiac, puis pour la manifestation à 14h à Luxembourg !
 

Pour des salaires décents

Des années de gel du point d’indice, une inflation qui dévore nos revenus… la très grande majorité des personnels de l’ESR connaît aujourd’hui un réel décrochage. Et ce ne sont pas les dispositifs de primes inégalitaires ni les repyramidages au bénéfice de quelques personnels qui vont permettre à l’ensemble des personnels d’accéder à un revenu décent.

Du RIFSEEP pour les BIATSS au RIPEC pour les enseignant·es chercheur·es, les seules “négociations” possibles aujourd’hui ne sont centrées que sur l’indemnitaire au détriment d’augmentations salariales indiciaires ! Ces systèmes de primes inégalitaires et souvent individualisées qui donnent un poids déterminant aux chefs de service et aux directions d’établissement dans les perspectives de promotion et d’obtention des primes.

Avec le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation, la question du salaire et donc des cotisations salariales est aujourd’hui centrale.

Aujourd’hui, des milliers de vacataires enseignant·es assurent des milliers d’heures de cours, près de 50% dans certaines filières et dans les 1ers cycles. Payé·es 43,50€ brut pour chaque heure TD (à laquelle correspond selon le ministère lui-même 4,18h de travail effectives), les vacataires sont rémunéré·es sous le SMIC et (dans le meilleur des cas) tous les 3 ou 6 mois.

Les revendications de SUD éducation sur les salaires :

  • pas un salaire en dessous de 1850 euros net !
  • 400 euros immédiatement pour toutes et tous et en premier lieu pour les bas salaires;
  • le dégel du point d’indice, avec rattrapage depuis le gel du point d’indice en 2010 ;
  • l’indexation du point d’indice ;
  • une refonte des grilles salariales et des mesures pour réduire les inégalités ;
  • l’intégration des primes et indemnités aux salaires ;
  • l’abrogation de toutes les journées de carence en cas d’arrêt-maladie pour tous les statuts.

Défendre un service public de recherche et d’enseignement

Le gouvernement propose d’instaurer  la rémunération au mérite des agent·s, de transformer les instituts de recherche en agences de moyens et de remettre en cause le statut de fonctionnaire . Il est totalement inacceptable de soumettre au “mérite” les rémunérations, déjà particulièrement basses des agent·es. Le statut de la fonction publique a pour objectif de placer les agent·es à l’abri des pressions politiques et financières afin d’exercer leurs missions avec impartialité et neutralité, c’est attaquer l’idée même de service public mais c’est aussi attaquer le statut de la fonction publique et ses fondements.

Instaurer la rémunération au mérite et les primes, c’est :

  • renforcer la concurrence entre les agent·es ;
  • casser les collectifs de travail ;
  • faire stagner les salaires de tous ceux et celles qui n’ont pas les moyens d’exercer leurs missions ;
  • ouvrir la voie au débordement du travail sur la vie privée, aux heures supplémentaires non payées. Une fois de plus, ce sont les femmes qui seront les premières pénalisées.

Dans un contexte de forte croissance des formations privées d’enseignement supérieur, largement financées par l’apprentissage donc par des fonds publics, les politiques actuelles contribuent à détruire le service public d’enseignement et de recherche.

Les revendications de SUD éducation sur le service public

  • titularisation de tou·tes les contractuel·les et des vacataires
  • ouverture de postes aux concours administratifs et d’enseignement
  • financement des recherches sur fonds pérennes attribués aux équipes, réservant les financements sur projets à des thématiques d’intérêt public
  • fin du crédit impôt recherche qui est une niche fiscale pour les grandes entreprises
  • accès de tou·tes à des formations publiques d’enseignement
  • nationalisation des formations privées n’ayant pas d’équivalent dans le public, arrêt du financement des autres formations privées
  • renforcer le service public d’orientation pour éviter que cette dernière ne soit principalement assurée par le privé comme actuellement (salons, coaching)

Pour des conditions de travail et d’études dignes

La précarité des conditions de travail va de pair avec un service public dégradé (turn over des équipes, épuisement professionnel, violences systémiques). Assurer aux personnels des conditions de travail dignes et émancipatrices, c’est aussi permettre aux étudiant·es des conditions d’études satisfaisantes.

Les conditions de travail dégradées, les enjeux de carrière, la concurrence pour les publications, la charge de travail liée au manque de personnel, le télétravail mal encadré, la précarité des statuts, le manque de postes… sont autant de risques pour la santé des personnels. Et la médecine du travail et de prévention est tellement exsangue qu’elle ne permet pas de prévenir et accompagner les collègues en souffrance.

Les revendications de SUD éducation pour des conditions de travail et d’études dignes

  • renforcer les taux d’encadrement administratif et pédagogique
  • équipement et accès à des ressources (sportives, culturelles, informatiques)
  • qualité écologique des bâtiments
  • permettre la formation continue des personnels et l’évolution de carrière
  • salaire étudiant
  • lutte contre les VSS et les discriminations
  • médecine préventive

Le 12 mars, dans les universités, solidarité avec la Palestine !

La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP), regroupant des chercheur·es, des enseignant·es, des BIATSS et des étudiant·es se mobilisant contre la colonisation en Palestine, contre la guerre génocidaire en cours à Gaza et dans les territoires occupés, lance un appel à faire du mardi 12 mars une journée de mobilisation sur les campus.
SUD éducation se joint à cet appel, le relaie, et réaffirme que pour que cessent les massacres, pour une paix juste et durable, pour mettre fin à la colonisation, les universités doivent s’engager !

  • le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche se doit de réagir et dénoncer la destruction organisée des universités à Gaza et des pressions (fermetures, barrages, assassinats..) dans les université de Cisjordanie occupée ;
  • aucune pression, sanction ou menace ne doivent planer sur les personnels et étudiant·es exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien et son droit à l’autodétermination sur les campus ;
  • les universités et les établissements du supérieur doivent mettre fin à leurs partenariats académiques et scientifiques avec les universités israéliennes qui participent activement au complexe militaro-industriel israélien et à l’occupation. Cela constitue des crimes de guerre, les universités françaises ne peuvent y contribuer.

SUD apporte son soutien à la lutte du peuple palestinien pour le droit à l’ autodétermination

SUD éducation appelle à s’investir dans la campagne BDS et à soutenir les syndicats palestiniens et leur campagne « Stop Arming Israel » 

SUD éducation appelle à participer, selon les modalités propres à chaque établissement, à la journée de mobilisation universitaire européenne du 12 mars pour la Palestine. 

Stop au génocide – Stop à la colonisation – Boycott universitaire contre Israël


La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine appelle à une journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine le 12 mars 2024
La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) est un réseau constitué de chercheur.es, enseignant.es chercheur.es, biatss, docteur.es et doctorant.es, étudiant.es engagées dans l’enseignement supérieur et la recherche pour mettre fin à la guerre génocidaire et à la colonisation en Palestine. La CUCCP s’insère dans un mouvement transnational de chercheur.es contre la guerre en Palestine (SAWP). Son positionnement est défini dans l’Appel du monde académique français pour la Palestine : arrêt immédiat de la guerre génocidaire !
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 30000 Palestinien.nes ont été tué.es par l’armée israélienne et plus de 80% de la population de 2,2 millions de Gazaoui.es est assiégée dans 360 km2. L’armée israélienne a tué 94 professeurs d’université, 231 enseignants et plus de 4300 étudiants et étudiantes, en plus de détruire l’ensemble des universités gazaouies et 346 écoles. La Cour Internationale de Justice a alerté contre le risque de génocide menaçant le peuple palestinien à Gaza. La Cisjordanie est soumise à un régime de blocage plus intense que jamais. Le silence n’est pas possible et il est inacceptable.
Face à la complicité active du gouvernement français dans cette guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien et la répression de la liberté d’expression autour de la Palestine, la CUCCP invite le monde académique français à rejoindre l’appel européen pour une journée de solidarité universitaire avec le peuple palestinien le 12 mars 2024. Elle exige :

  • Un cessez-le feu immédiat, inconditionnel et permanent
  • La levée permanente du blocus de Gaza
  • La défense du droit palestinien à l’éducation
  • Pour cela nous proposons les moyens d’actions suivant :
  • Pousser nos universités à agir activement contre le régime d’apartheid israélien
  • Établir des liens académiques avec des universités et des universitaires palestiniens
  • Soutenir et participer au Boycott universitaire visant les institutions académiques israéliennes complices de la violation des droits des Palestinien.nes
  • Défendre la liberté d’expression et la liberté académique autour de la Palestine, ici et hors de France

Il est possible d’agir quel que soit notre nombre, tant les moyens d’actions sont multiples : Rassemblements, occupation de l’espace universitaire par un “die-in”, projection de films, lecture de poésie palestinienne, port d’un keffieh, lister les universités détruites, les noms des collègues et étudiants tués, parler de la Palestine dans vos cours, etc. Nous comptons sur votre créativité !

Faites-nous part des actions réalisées en écrivant à palestinecoordination@gmail.com

Communiqué complet disponible à l’adresse suivante.

8 mars, grève féministe : toutes et tous mobilisé·es pour faire avancer les droits des femmes dans l’ESR !

Le sexisme s’exerce encore avec force dans l’enseignement supérieur et la recherche. Alors que l’égalité femmes-hommes a été brandie comme grande cause du quinquennat, nos organisations dénoncent des mesures largement insuffisantes et un manque d’engagement budgétaire du MESR.

Des violences sexistes et sexuelles omniprésentes dans l’enseignement supérieur D’après le baromètre 2023 des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, un·e étudiant·e sur 10 a déjà été victime de violence sexuelle depuis son arrivée dans l’enseignement supérieur. Les femmes en sont les premières victimes. Ces violences sont notamment nombreuses lors des soirées étudiantes, et évènements d’intégration où les chants dégradants et les bizutages comportant des humiliations sexistes sont malheureusement une réalité. Ainsi, la moitié des viols rapportés ont eu lieu lors de la première année d’études des répondant·es. Ces violences sont commises par d’autres étudiants mais aussi par des enseignants-chercheurs, directeurs de thèses, abusant de leur pouvoir, qui demeurent trop souvent impunis.

En plus des étudiantes, une trop grande partie du personnel universitaire ou des organismes de recherche est victime de violences sexistes et sexuelles sur son lieu de travail. Pourtant, aucune formation systématique des étudiant·es et du personnel n’est mise en place et les cellules d’écoute peinent à fonctionner et à donner lieu à des remédiations concrètes. Nos organisations demandent à nouveau qu’un bilan quantitatif et qualitatif de leur fonctionnement soit rendu public rapidement. Les missions égalité sont confrontées à un manque de moyens criant et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles repose trop souvent sur quelques personnels épuisés. A Sciences Po Paris, à l’Université de Haute-Alsace ou de Bordeaux-Montaigne, des scandales récents ont montré la gestion trop souvent chaotique des cas de violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et un manque de considération de la parole des victimes, comme c’est aussi bien souvent le cas dans les organismes de recherche.

Une précarité et des inégalités professionnelles qui perdurent

Le pourcentage de contractuelles parmi les femmes est supérieur à celui des hommes dans tous les types d’emplois de l’enseignement supérieur et de la recherche. La proportion de femmes est en outre plus importante parmi les contractuelles que parmi les titulaires. Mais même parmi ces derniers, les femmes sont confrontées à un plafond de verre réel. Ainsi, plus l’on monte dans les échelons, moins les femmes sont nombreuses. En 2020, seules 28% des professeur·es d’université sont des femmes, contre 45% des maître·sses de conférence ; au CNRS, il y a seulement 32 % de directrices de recherche contre 38 % de chargées de recherche. Cette inégalité contribue à creuser un écart de rémunération significatif entre les femmes et les hommes enseignant·es chercheur·es universitaires, également renforcé par les primes et mécanismes indemnitaires. La maternité, l’inégale répartition du travail domestique et le manque de places en crèche constituent des obstacles considérables dans l’avancée professionnelle des femmes enseignantes, chercheuses ou BIATSS. Du côté des étudiant·es, les femmes sont également confrontées à une plus grande précarité que les hommes. 43% sont contraintes de travailler à côté des études au cours de l’année contre 38% des hommes, dans un contexte de précarisation des étudiant·es par la politique gouvernementale.

Une orientation genrée qui entretient les inégalités dans le monde du travail

La division genrée du monde du travail, qui contribue fortement aux inégalités salariales entre les femmes et les hommes, s’ancre dans des choix d’orientation différenciés tout au long du parcours scolaire et universitaire. Ceux-ci entraînent une absence de mixité et la sous-représentation des femmes dans certaines filières, notamment les plus prestigieuses. On compte 86% de femmes dans les formations sanitaires et sociales contre 29% seulement dans les formations d’ingénieur. Il est urgent de sortir des constructions genrées des rôles sociaux, inculquant notamment aux femmes qu’elles n’ont pas leur place dans certaines filières, telles que scientifiques et techniques. Si la revalorisation des métiers féminisés est une urgence, nos organisations défendent un véritable plan de lutte contre la diffusion de stéréotypes conduisant à une orientation genrée. La réflexion actuelle sur le plan national d’action égalité pour l’égalité femmes hommes 2024-2026 doit sortir des éternelles incantations et déboucher sur de véritables avancées, financées et suivies.

Pour obtenir des avancées féministes concrètes dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, nous devons exercer une pression réelle via un mouvement de grève massif.

Nos organisations appellent ainsi toutes et tous les étudiant·es et tout le personnel de l’ESR à faire grève pour mettre les universités et les laboratoires de recherche à l’arrêt le vendredi 8 mars et à manifester massivement. À Paris, retrouvons nous à partir de 14h Place Gambetta ! Faisons du 8 mars 2024 une mobilisation historique dans l’enseignement supérieur et la recherche !


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Sud Éducation est un syndicat
✊ qui fait entendre la voix de tout⋅e⋅s les agent⋅e⋅s (BIATSS, enseignants ; titulaires et non-titulaires) dans tous les sites
✊ qui lutte pour l’amélioration des conditions de travail
✊ qui se mobilise pour la liberté d’enseignement
✊ qui lutte activement contre les violences sexistes et sexuelles
✊ qui veut une réelle prise en compte de l’urgence écologique à l’Université

Pour nous contacter, pour plus d’infos ou pour adhérer, un seul lien : lstu.fr/sudeducparis1